Forum Grand Corps Malade

quand le pli est prix
dis toi bien que quelques mots s'imposent
pas question de pause
elle prend la pose
car le prix est synonyme de surenchère
elle me dit, si j'ai bien compris
tu habites au plus prés des pissenlits
j'avoue que cette réplique
me laisse sous entendre
qu'elle est aussi dithyrambique , qu'étrangère
je ne sais rien de la nouvelle génération
les codes les expressions
moi c'est l'atome le ion enfin la tomme
de chèvre de ma grand mère
j'ai parfois l'impression sommaire
que les mots sont des rails pas toujours parallèles
telle est mon intuition, mon ressenti d'elle
alors j'enchaine sur ses convictions
elle me parle d'absolu nécessité
d'avoir le courage de ses opinions
jusque la je suis
je vais même plus loin je communie
en expliquant benoitement
que derrière les mots , l'imbroglio guette
surtout s'ils partent en goguette ( guinguette aux bords de Marne)
et puis pour faire bonne mesure
je la rassure car j'assure
les mots sont mes alliés , les jours ou je recapitule
le chemin parcouru avec eux
les heures en leur compagnie
les moments de doute les moments de joie
le sens caché qui leur incombe
et la permission que je m'autorise
étant certain d'une chose
seul l'élan est généreux, seul l'instant est propice
elle s'est endormie
ma logorrhée surement
pourtant un rien rallumerai la flamme
de cette joute éternelle entre l'explication est la conviction
la passion et les allusions
mais quelques mots encore seraient
une suite sans fin
un aller sans retour
un futur a prévoir
des oxymores en trompe l'œil
et bien sur , là les mots auraient cette profondeur
ces états d'âme
comme l'éphémère vie sur terre

Il fallait être un virtuose
cramponné au fil dans le vide
sans guide faire fi et foncer vite
Folle course
off course
capricieuse tête de caillou
récalcitrant au calcaire des molaires
Du grand plongeon dans les entrailles
du monstre ou du simple patient de la vie
attendre que l'heure soit la sienne
ou s'endormir sur le côté en y songeant
Prendre ce wagon comme un autre
Pour vu qu'il soit de nuit que je dorme un peu
Le vin est resté dans la valise au dessus
j'attends qu'ils s'en aillent ^pour me lever
Je lis en guise d'apéro un poème d'Anna
Le café de la sncf est froid je veux le remplir
De mon vin rouge gras et plein de grumeau de cœur
Que j'exponge avec la langue quand il pique mes lèvres
de vouloir crier au monde que l'amour y est pour beaucoup
dans la tournure que les choses prennent
Comme une locomotive qui s'emballe et dégringole
dans les guibolles et que ça te donne l'air guignolesque
J'ai enfin fini mon livre enfin presque

Je me suis régalée de vous lire tous les 2

Bravo les mecs.

Merci Nouga, merci encore pour ces quelques mots! Je te cite:
"et bien sur , là les mots auraient cette profondeur
ces états d'âme
comme l'éphémère vie sur terre"
Tes mots ont la profondeur depuis toujours et à jamais.

merci beaucoup

+1 pour les 2