Douleur par Moonz

[nouga]

tu sais la douleur d'être tellement détesté par ceux qui devaient t'aimer
Parce qu'ils écoutent la bouche fausse de ceux qui ignorent ton amour
Toujours aspirés par le besoin de faire économie du coeur
Cette douleur là tu la connais peut-être, peut-être que pour toi aussi
ce fut "Il aurait mieux valu que tu sois mort" traité comme un vaurien
Jeté dans la gueule du fourneau d'une justice malade et agitée
Qui ne prend pas le temps de comprendre la souffrance qui te ronge
Moi j'ai subi toute cette merde et j'ai vécu une vie de trop déjà
Comment se fait-il qu'il survive à chaque fois, comment il fait
On te parle comme à un parasite parce qu'on te pousse à être malade
Parce qu'il est impossible pour eux d'imaginer que tu sois différent d'eux
C'est forcément que tu es fou, que tu ne sais rien faire, que tu est incapable
De vivre parce que tu ne veux pas vivre comme eux, que tu veux vivre ton rêve
Et si ton rêve ne rapporte pas d'argent alors c'est une mauvaise chose pour toi
quand ta mère te préfère mort, quand ton père est mort dans un silence qui dure depuis ton enfance
Tu te dis que tu n'as rien et que la vie t'a renié définitivement
Pourquoi toute ces choses m'arrive pourquoi à moi qu'est-ce que j'ai fait
Cette musique destructrice s'implante dans ton cerveau et tu penses à mourir plus rapidement

Alors tu t'attache à aimer d'autres personnes, pour découvrir que c'est pareil
Qu'ils te souhaitent le pire et te traitent de menteur ou de malade parce que tu penses différement
Tu vis dans la rue depuis tellement de temps parmi tout un tas de gens qui s'en foutent
Et ça c'est rassurant, car il n'y a pas de mensonges, une sorte de valeur un consensius logique
La seule raison de se parler de se cotoyer c'est l'argent de la défonce rien d'autre que la Guedro
tu deviens important quand tu as de la drogue facilement, quand tu sais échapper à la flicaille
Quand tu prends des poutres pas des traces et que tu restes debout, quand tu te bats que tu perdes ou gagnes
Que tu meures n'importe vraiment personne et on parlera de toi en riant ou en fêtant les morts
Dans des alcools forts. Mais ici, je comprenais les valeurs, les buts de chacun et c'était facile pour moi.
Biensûr quand tu commences a croire à l'amour tu es pour eux fini, l'amour dans la rue est une erreur
ça n'existe pas parce qu'ils nous ont tellement fait comprendre que l'amour fait mal ou que c'est interdit qu'on fini par le détester. Je n'ai jamais oublier l'amour et je m'y suis attaché, j'ai même appris à le cacher dans mes paroles et le défendre secrètement, j'ai même appris que l'amour est très puissant même chez la pire des racailles si tu sais le voir dans le désert des certitudes et des douleurs dans un regard, cette fêlure qui reste le seul moyen de s'échapper vraiment.
Alors tu t'accroches à l'amour comme à une planche dans le tumulte. tu croises des sirènes qui te font croire à l'ile paradisiaque des contes de fée. Mais c'est un amour illusoire et tu finis par voir leur fausseté, leur folie, leur mensonges de gens normaux.

Parce que tu es différent - tu dois t'inventer ton propre monde, écrire ton histoire et j'ai depuis longtemps compris que mon histoire et celle des poètes est a peu près la même alors j'écris de la poésie pour montrer au monde que je vaut quelque chose, même si pour eux mes mots sont petits ou sales, à un instant ils y prêtent attention et c'est formidable. j'ai changé de monde avec l'écriture, je ne traine plus dehors, je suis sorti de prison intact, j'ai retrouvé les autres et j'ai inventé des mots qui espère et libère de tous ces traumatismes. Et si ce n'est qu'une maison de papier, c'est ma poésie nouvelle que je lâche comme les valves pour inonder d'amour possible et d'humanité vraie les ruiseaux de la libre parole. parce que je sais que mon témoinage est important pour d'autres qui m'ont dit de continuer d'écrire, parce que mes mots disent la vérité.

[nouga]

Attitudes d’humains que la destinée a choisis
Femmes, hommes votre douleur en profondeur
Physiques, mentales, elle n’a d’égale
Le mal de vivre et les maux qui s’insinuent
Diminuant jour après jour votre appétence
Érodant le sentiment d’avoir une existence
Routinière et ordurière elle vous tance

Douleur forme de cruauté et de malheur
Insidieuse, logée, lovée elle accentue la peur
Immérité cet état laisse l’espoir s’installait
De voir partir a jamais ses affres de calamité
La crainte de devoir souffrir anéantir la combativité
Ne pas se réveiller pour la toiser
Combattre, a coups de ressources, en vous innées

Nos douleurs sont’ elles le reflet du prix a payé
D’exister, de se justifier, d’accepter les vérités
Oublié l’idéal fixé, les objectifs hâtifs
S’interroger sur la férocité en nous ancré
Ignorer les réalités, troublant notre confort
Singer la mort par des actes désespérés
Douleur, il faut l’extirper, pour exister.

[ITESS]

"[...]À ceux qui prônent la dureté pénale
Tout ce que je souhaite, qu'il se retrouvent devant le tribunal
Pour qu'enfin ils regrettent, qu'ils manquent à leurs familles
Et que leurs familles leur manquent
Qu'ils ressentent enfin ce manque, lorsque la parole devient l'encre
Et qu'ils aient mal, mal tout comme j'ai mal
Au cœur quand je pense à mes frères qui sont en prison
J'ai mal au cœur quand je pense à mes frères qui sont en prison
Je leur rends hommage, et là, j'exprime ma rage.[...]

[...]J'ai mal au cœur quand je pense à mes frères qui sont enfermés
Sachez que je viens tchatcher réalité
Lutter pour leur liberté, éveiller les consciences
Quand le Diable mène la danse
Et je pense qui si l'on danse entre violence et souffrance
C'est qu'au fond, on est tous battus par cette France
Une immense douleur au cœur
Quand je pense à mes frères et sœurs incarcérés, j'ai mal[...]"

Idéal J (Kéry James) - J'ai mal au cœur
https://www.youtube.com/watch?v=z-7lQfX06x4